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POUR MIEUX CONNAÎTRE LE SOUS-SOL GENEVOIS, ON INSTALLE DES CAPTEURS SISMIQUES


Dans le cadre de GEothermies, les Services industriels de Genève (SIG) collaborent avec l'Université de Genève et le service sismologique suisse de l'EPFZ pour installer une surveillance (monitoring) sismique du sous-sol genevois. En effet, jusqu'à maintenant il n'existait qu'un capteur sur le sol cantonal, capable d'enregistrer uniquement des tremblements de terre d'assez grande envergure. Il s'agit désormais d'affiner la connaissance du sous-sol en matière sismique afin de pouvoir développer des forages géothermiques en toute sécurité.

Interview de François Martin, géologue chez SIG.

- François Martin, quel est votre objectif en matière de surveillance sismique?

- Notre objectif est de mieux connaître l'activité sismique dans la région genevoise. D'une part, nous voulons disposer d'une meilleure image de notre sous-sol, et des activités sismiques existantes; ainsi nous pourrons prévoir les réactions que pourraient entraîner les forages; d'autre part, nous allons installer une surveillance ciblée lors des forages de moyenne profondeur (700 m) qui seront sans doute entrepris dès la fin de l'année.

- Comment se fait cette surveillance?

- Nous allons installer 6 capteurs fixes, 3 en France voisine et 3 sur sol genevois. Pour le moment, je suis à la recherche des emplacements les plus favorables. Ils doivent être suffisamment isolés, afin d'éviter la pollution sonore des routes et des habitations qui fausserait les résultats. De plus, ils nécessitent des sols rocheux, pas trop meubles. Enfin, l'idéal est de les placer à équidistance les uns des autres.

- Où en êtes-vous actuellement de ce travail?

- Actuellement, je fais des mesures temporaires: j'installe des appareils légers pendant deux semaines, pour tester des emplacements. Nous avons ainsi déjà pu sélectionner des lieux qui conviendraient bien à des stations définitives. Ce travail de prospection sera bientôt achevé. Il faudra ensuite trouver des accords avec les propriétaires des terrains pour installer les stations.

- Pensez-vous que ces accords seront difficiles à obtenir?

- Je ne le pense pas, car les "stations" sont en réalité des appareils très peu encombrants. Ils ont besoin d'un courant de 220 volts, mais leur consommation est très faible: 2 watts, le quart de celle d'une ampoule à led électrique. Naturellement, nous dédommagerons le propriétaire. Le matériel utilisé est celui du service sismologique suisse.

- Quel risque sismique entraîneront les forages géothermiques prévus? 

- Grâce à la connaissance fine du sous-sol que nous aurons obtenu, nous pourrons positionner les forages dans des zones où l'eau circule de manière naturelle (zones de failles ou à forte porosité.) Nous n'aurons donc pas besoin d'injecter de l'eau sous pression (stimulation) comme cela se fait parfois, ce qui peut créer une réaction sismique avec risque de secousse. 


vendredi 1 juin 2018